CR Week-end plongée tech 25 et 26 Mars 2023
Départ vendredi 17h depuis La Barigoude.
Après moultes rebondissements et 4 km de messages WhatsApp, le groupe est enfin formé. Nous sommes huit au départ de ce week-end qui s’annonce plutôt pas mal. Grosse « tuile » une semaine avant le départ : Jérôme notre cher moniteur improvisé escaladeur de toiture, fait malheureusement une chute de son toit. Résultat : traumatisme crânien et fracture ouverte du pouce. Aïe, ca fait mal mais aussi branlebas de combat pour une réorganisation rapide des palanquées pour le week-end. Une solution est trouvée : un moniteur (qui s’avèrera être une monitrice) supplémentaire sera loué pour une des deux palanquées Niveau 2 et Françoise nous facilite aussi l’organisation en reportant sa formation à 2024.
Nous voilà donc huit entassés dans un « camion », le 9ème siège étant réquisitionné pour y caser 3 sacs de plongée : Philou, Alain, Olivier, Mickaël, Loris, Yannick, Sylvain et Christine. Philou a assuré comme un chef l’intendance ; les sacs de course seront rangés délicatement sous les sièges. Après un trajet agrémenté de quelques réglisses (Merci Alain), nous atteignons Banyuls sans encombre et nous nous installons au 2ème et 3ème étage de La Grande Voile, le pied-à terre habituel de Napuka. Première épreuve : découper les citrons verts, doser la mélasse et le rhum et savourer. Deuxième épreuve : commander les pizzas (perso je prends une végétarienne qui aura beaucoup de succès, surtout pour moi). Les élèves Niveau 2 et 3 appréhendent un peu, la première plongée du lendemain, dans une eau qui s’annonce fraîche et une visibilité digne d’un mois de Mars à Banyuls.
Samedi matin, le soleil est au rendez-vous, nous sommes chanceux. Rdv à 9h au club pour la première plongée. Nous ne sommes pas seuls sur le bateau, un club Albigeois a choisi le même week-end pour remettre ses moniteurs à l’eau. Palanquées niveau 2 : Alain prend en charge Loris et Olivier ; Sylvain et Yannick ont la chance d’être encadrés par la jeune Julie. Philou se charge de Mickaël et Christine pour les préparer au Niveau 3.
Au debrief, Yannick et Sylvain ont eu l’occasion d’apprendre des signes qui leur étaient inconnus : t’as des paliers à faire (qu’ils interprètent …. Qu’ils n’interprètent pas d’ailleurs), Il est où le bateau (ils comprennent il y a un gros poisson à voir ou un requin) … bon la formation est à poursuivre. La palanquée niveau 3 a travaillé les classiques exercices détendeur et vidage de masque avant d’enchaîner les remontées assistées … pas trop mal, sauf Philou dont un tympan fait des siennes. Les oreilles n’apprécient pas trop les yoyos enchaînés. La palanquée d’Alain travaille activement les remontées avec ou sans percées. L’eau est fraiche, autour de 13° (le ressenti est en-dessous après 30 minutes) mais la visibilité n’est pas trop mal pour un mois de Mars, probablement un des seul effets positifs du manque chronique de pluie hivernales.
Le repas de midi est réparateur : steaks hachés à la plancha et pâtes al dente. En fin de repas, Alain nous fait une démonstration du « faites ce que je dis mais pas ce que je fais » en renversant un verre de vin rouge (pas terrible ce Collioure mais ce n’est pas une raison) et tout ce qu’il y avait autour, 30 secondes après avoir affirmé « nous ne sommes pas des sauvages, on va pas tout déguelasser ». Il est farceur cet Alain. Il parait qu’il est même capable de simuler une narcose pour bizuter les élèves niveau 2.
Après une micro-sieste, nous voilà partis pour la deuxième plongée de la journée : le soleil est encore plus au rendez-vous. Direction Les 3 Moines (non ce n’est pas un monastère inaccessible où vivent une communauté de moines brasseurs de bière, ni une secte occulte d’ermites oisifs) mais un fameux spot de plongée non loin de la côte. Les mêmes palanquées se mettent à l’eau. Nous n’allons pas tergiverser sur la palanquée préparation niveau 3 qui rencontre quelques difficultés classiques : gérer les vitesses de remontée, oreille douloureuse (Christine ce coup-ci) et remontée loin du bateau. Les petits niveaux 2 se débrouillent un peu mieux que le matin, semble-t-il, même Julie semble satisfaite. La visibilité n’est vraiment pas mauvaise pour la période : on voit même un Mérou. On se déséquipe, on range le matériel et débriefons de la journée autour d’un petit demi pris en terrasse au soleil.
En fin d’après-midi, balade pour certains sur le port et sur la digue afin de profiter du beau point de vue et de disserter longuement sur les différentes versions expliquant la présence d’une pelleteuse immergée à 14m à proximité du port.
L’apéritif du soir est l’occasion pour Alain de donner les rudiments de l’orientation et quelques astuces à nos futurs niveaux 2 (sauf Loris profondément endormi depuis le retour de plongée). Le temps d’allumer la plancha, de découper les légumes et sortir les viandes du frigo, le classique trio citron vert mélasse rhum est de nouveau sur la table. Le repas du soir est frugal et animé : entre les tours de main d’Alain avec 2 bouchons en liège, les souvenirs de miction en combinaison humide, voire même en étanche (si si c’est possible …), le nettoyage de la plancha et les manifestations contre la réforme des retraites.
Faisons un petit aparté sur deux épisodes qui nous ont bien fait marrer au repas du soir : le langage des signes en plongée selon Yannick et Sylvain et le trafic de kilos de plomb selon Alain et Loris.
Yannick et Sylvain ont plus appris en matière de langage de signe avec Julie au cours des deux plongées de 50 minutes du jour qu’en une voire deux saisons au club. Le souci est qu’il va falloir à l’issue du week-end tout désapprendre pour arriver à comprendre les moniteurs de Napuka et à se faire comprendre d’eux. Il y a eu un long débat sur les deux doigts tapotés sur la paume de la main, le signe de l’horloge qui tourne et comment signaler le « pas de palier » ou le 3 minutes à 5 mètres. Est-ce l’effet potion magique de Philou ou la combinaison saucisse de porc / merguez / saucisse de bœuf / légumes grillés et vin rouge, ou les deux à la fois, nous ne le saurons jamais ? Ladite Julie leur a aussi enseigné la prise d’assistance avec passage du bras du sauveteur entre les seins du secouru (euh, sous la bretelle plutôt), variante de la prise qui a été l’objet d’un long et joyeux débat. Yannick et Sylvain se prononceront avec l’expérience sur leur préférence. Quoi qu’il en soit, nous avons bien rigolé.
La deuxième couche pour finir de muscler nos zygomatiques, nous la devons à Alain et Loris avec leur aventure commune autour de kilos de plomb. Essayons de relater les faits : au cours de la première plongée, Loris sort de sa poche deux kilos de plomb et les montre à Alain. Lequel interprète, « j’ai du plomb en trop ». La descente était amorcée, Alain lui conseille de les garder, il aurait fallu les remonter plus tôt au bateau. En cours de plongée, Alain essaye de prendre un kilo à Loris, lequel se retrouvant les fesses en l’air s’accroche désespérément à un rocher pour éviter de remonter. Il y a enfin compréhension commune entre les deux individus, Loris n’avait pris que deux malheureux kilos et tenait donc à ses deux précieux plombs autant qu’à la prunelle de ses yeux. On apprend de ses erreurs, le lestage de la deuxième plongée a été ajusté mais s’imaginer la scène d’un trafic sous-marin de kilos de plomb nous a fait bien rire.
Lever 1 heure plus tôt ce dimanche matin en raison du passage à l’heure d’été. Ah zut, on n’avait pas forcément calculé ce paramètre (à prendre en compte les prochaines années pour la planification des week-end tek). Un grand soleil caresse la côte en ce dimanche, de belles rafales de vent également. Depuis la baie vitrée de l’appartement, nous profitons d’vue plongeante sur les quelques palmiers du bord de mer qui témoignent de rafales régulières et vigoureuses ; la surface de l’eau est un peu moutonneuse, ce sera pire à la mi-journée.
Notre valeureux groupe se dirige vers le club de plongée d’un pas décidé, armé des conseils avisés de nos deux cadres, conseils dispensés la veille au soir autour du légendaire CMR (Citron, mélasse, rhum). Le groupe de la veille est déjà presque prêt, pressé sûrement de finir leur dernière plongée du week-end et de rentrer.
Quel bonheur d’enfiler les combinaisons un poil humides de la plongée de la veille. Seul Alain, dans son costume étanche s’équipe en sifflotant. A rajouter dans le règlement du club : les moniteurs plongent dans les mêmes conditions que le groupe qu’ils encadrent ; pas de mélange humide-étanche ou étanche-humide En application le 1er du mois prochain, qu’on se le dise.
Sylvain et Christine, ayant particulièrement apprécié la fraîcheur des 12 degrés de la grande bleue rajoutent un shorty par-dessus leur combinaison 6 mm et du plomb (n’est-ce pas Christine ?). Pas le choix, il faut y aller même si on aspirerait à un dimanche plus pépère.
Après une photo souvenir avant le départ du bateau (merci à Julie notre assistante prises de vue), nous voilà partis bateau chargé, à fond les manettes vers un spot bien abrité du vent, Ste Catherine, 27m maximum. Notre palanquée préparation niveau 3 n’aura pas l’occasion aujourd’hui d’aller taquiner les 40, trop de vent pour aller sur un site adéquat.
L’eau est toujours aussi fraîche mais la visibilité est bonne. Pour nos trois joyeuses palanquées, ce sera même traitement pour tous : descente à 20m, remontée assistée en mode secourisme, arrêt à 6 m (quand on peut), descente (au bout de la troisième, les tympans apprécient moyennement), nouvelle remontée assistée en mode secourisme, et ainsi de suite. Inutile de préciser que les langoustes promises, ainsi que les castagnoles et autres habitants des lieux n’ont pas été dérangés par notre présence. Nous étions trop occupés à descendre, remonter, re descendre, re remonter …. Pas de place pour admirer les habitants du lieu. Pas le temps non plus d’aller explorer les grottes au retour vers le bateau et d’y traquer la rascasse. En revanche, le soleil nous facilite l’orientation (une palanquée niveau 2 remonte sous le bateau mais pas le nôtre … dommage). Les exercices se passent ; aucun doute il faudra perfectionner lors du prochain week-end.
De retour à la Grande Voile un déjeuner à moitié préparé la veille au soir (merci les gars pour la cuisson des cuisses de poulet à la plancha) nous attend. Tandis que nous débriefons gentiment de la plongée du matin, le ciel à l’horizon se voile de nuages persistants, le vent se renforce, la surface de l’eau est de plus en plus moutonneuse. Sans aucun doute, notre quatrième et dernière plongée du week-end ne sera pas la meilleure en termes de conditions. Seul avantage : nous sommes seuls sur le bateau cet après-midi (ils ne sont pas fous ces tarnais finalement …).
Est-ce le fait d’un bateau moins lesté ou bien des vagues bien franches, la traversée pour rejoindre le site de cet après-midi est assez secouée. Le site est différent, protégé du vent également mais la visibilité s’annonce moins bonne que ce matin.
Pour la dernière mise à l’eau du week-end, le programme reste un peu le même. Normal, il nous faut maîtriser à la perfection ces fameuses remontées assistées en mode sauvetage à 20m afin de les reproduire à 40 (pour les niveaux 3). Pour les niveaux 2, ce sera maîtrise des prises, essais de décollage puis remontées assistées, exercices poumon ballast (des « pompes » selon Yannick) et un peu d’orientation.
Surprise en fin de plongée, la pluie s’est invitée sans qu’on la convoque. Pas de quoi remplir les nappes phréatiques et diminuer le risque déjà perceptible de manque d’eau en ce mois de mars mais une pluie bien fraîche et bien humide qui nous rince généreusement les combinaisons une fois sur le bateau et nous rappelle que nous ne sommes qu’en mars. Nous avions été assez gâtés côté météo depuis le début du week-end, il faut bien pimenter un peu le séjour.
Après une douche chaude réconfortante, un soigneux rangement des affaires bien humides dans les sacs, un chargement au forceps dans le Renault 9 places de location, une organisation aux petits oignons pour vider les deux appartements de la Grande Voile, un goûter partagé à la hâte et le plein de carburant, nous voilà lancés sur le chemin du retour vers Toulouse.
Ce fût un week-end technique fort sympathique, avec une joyeuse équipe attentive et appliquée, ne rechignant pas devant les mêmes exercices maintes fois répétés. Merci aux organisateurs pour ce programme bien préparé, aux moniteurs (et monitrice) bienveillants, pédagogues et patients. Rendez-vous dans un mois les 22 et 23 avril au même endroit, avec les mêmes protagonistes sauf Julie que nous remplacerons (avantageusement ou pas, à voir) par Stéphane.
*Note de Filou :
Je ne suis pas d’accord sur le terme de Mélasse dont voici la définition selon wikipédia :
La mélasse (du latin : mellacea signifiant miel ou du grec ancien : μέλας melas signifiant noir) est une poudre compacte ou, mélangée à de l'eau, une mixture résultant du raffinage du sucre extrait (de la betterave sucrière ou) de la canne à sucre.
Je préfèrerais le terme de : sirop de Filou qui traduit mieux un travail d’orfèvre en la matière.
Cependant CMR à l’avantage d’être bref, précis et mémorisable, va donc pour CMR !